25/06/2014

Musée Soulages à Rodez

Musée Soulages à Rodez

Un grand musée pour un très Grand Homme. Pierre Soulages, peintre français aujourd’hui âgé de 94 ans, et son épouse Colette, ont fait don de près de 500 œuvres et documents à la Communauté d’Agglomération du Grand Rodez dans l’Aveyron. Une donation exceptionnelle puisqu’elle est estimée à près de 40 millions d’euros et constitue l’une des donations les plus importantes jamais faites en France par un artiste vivant. C’est dire ! Et le choix de Rodez n’est pas anodin puisqu’il s’agit de sa ville natale, qui l’a beaucoup inspiré pour ses œuvres. C’est de là qu’est née l’idée de l’ouverture de ce musée dédié au peintre, musée qui a ouvert ses portes le 30 mai 2014 et que j’ai eu la chance de découvrir en compagnie du conservateur, Mr Benoît Decron.

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Le bâtiment passerait presque inaperçu lorsque l’on remonte en direction de la Cathédrale. Sauf qu’il est bien présent et attire l’œil grâce à son architecture qui tranche avec les bâtiments de la vieille-ville de Rodez. Les volumes sont rectangulaires, la structure en acier oxydable se veut en adéquation avec la nature et rappelle les premières œuvres de Soulages au Brou de noix. Le bâtiment, réalisé par des architectes catalans, interpelle et donne envie d’en savoir plus sur ce qu’il abrite à l’intérieur. Son implantation a été bien choisie puisque son minimalisme et sa modernité mettent en valeur les bâtiments historiques de la ville de Rodez, et vice-versa.

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La chaleur intérieure contraste avec la froideur de l’acier et des volumes rectangulaires extérieurs. Dès l’entrée je me suis sentie bien, avec l’impression que j’allais y passer du temps, même si je ne suis pas une férue d’art et que, pour être honnête, je n’y connais pas grand chose. Et c’est justement ce qui m’a plu dans ce musée. Tout est ouvert, il n’y a pas vraiment de sens de visite. On s’y promène librement tout en contemplant des œuvres abstraites qui touchent directement le cœur. Pas besoin d’être passionné d’art pour comprendre les tableaux. C’est l’émotion qui s’en dégage qui fait de ce musée un très bel endroit ouvert à tous. D’ailleurs c’est aussi la volonté de Soulages qui souhaite que la salle d’exposition temporaire présente le travail d’autres artistes contemporains. Les connaisseurs y trouveront bien sûr leur compte avec toutes les explications disponibles. Mais pour moi c’était plutôt un moment découverte, une balade plaisir, une immersion dans l’émotion provoquée par ces œuvres abstraites.

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Et niveau émotion j’ai été comblée. Je l’ai surtout ressentie en contemplant les œuvres Outrenoir, qui ont fait de Soulages le maitre du noir. De loin tout parait identique. Des tableaux noirs. Oui mais pas n’importe quel noir… Un noir pas noir. Un noir qui renvoie la lumière, travaillé en relief, où tout semble étudié à la perfection. Une maîtrise impeccable de cette couleur et de ce qui la met le mieux en valeur. Rien n’est laissé au hasard. Tout est travaillé et étudié avec précision. Et l’on découvre que le noir n’est plus noir tant il sait absorber la lumière et nous la renvoyer.

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Crédit photos: I love travelling. Ne pas utiliser sans autorisation.

 

Vous devez vous demander comment j’arrive à m’extasier devant des tableaux noirs ? Allez visiter le musée Soulages et vous comprendrez… Et si le noir n’est pas la couleur qui vous attire le plus, sachez que le musée abrite aussi des bronzes, des tableaux au Brou de noix, des eaux-fortes, des tableaux avec du blanc et du bleu et les esquisses préparatoires des vitraux de l’abbatiale de Conques.

L’exposition temporaire “Outrenoir(s) en Europe. Musées et Fondations” rassemble 24 Outrenoirs que l’artiste a réalisés de 1979 à 2011. Date de fin : 5 octobre 2014

 

Merci à Benoît Decron, conservateur du musée Soulages, pour cette visite guidée, et à tous les partenaires du séjour: Atout France, CRT Midi-Pyrénées et CDT Aveyron.

 

Situation et informations pratiques Musée Soulages à Rodez

Jardin du Foirail Avenue Victor Hugo 12000 Rodez Site web: http://musee-soulages.grand-rodez.com/    

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Commentaires

13 commentaires

  • J’ai eu beau me faire expliquer cette oeuvre exceptionnelle pour moi « noir, c’est noir  » et ce n’est pas de l’art. Qu’un musée s’y consacre….je suis outrée ! C’est comme si c’était de l’exploitation du snobisme humain ! Désolée mais tu as dû le voir, je suis directe et ne cache jamais ce que je pense 🙂 Bisous

    • CAZARD

      C’est normal, quand on s’appelle petitgris ! (lol)

    • Theo

      Quel est votre définition de l’Art ? Soulages s’inscrit dans une longue tradition picturale pourtant, son travail est très complexe techniquement, solitaire, sans concession. Il se dégage une grande émotion des ses toiles. Le noir est un postulat pour nous parler de lumière. Finalement ou est le noir chez Soulages ? Il n’est que surface réfléchissante, absorbante, irradiante…
      Bref le contraire du snobisme. Il suffit de se laisser porter par ce qu’on voit, sans a priori. Etre ouvert, humble. Et vous verrez « pour de vrai » car sinon vous qui vous définissez comme « directe » veut simplement dire que vous êtes fermée et intolérante (moi aussi je suis direct 😉
      Cordialement,

    • annie Claude

      penser s’apprend. et la radicalité n’est une réponse à rien du tout. partisane de la voix de l’écoute et du doute, j’y grandis. Je vous le souhaite

    • D’accord avec vous pour mon goût peu tourné vers ce peintre

  • Guy

    Quelle déception!!
    On annonçait un grand musée, on a seulement un empilement horizontal de cubes rouillés, destiné à promouvoir un certaine idée élitiste de l’art et de la masturbation intellectuelle. Rassurez-vous Theo, j’ai bien compris que j’étais trop idiot pour appréhender ce gendre de concept…mais à 26M€ à la conception, et pour 1,2M€ de fonctionnement, j’eu aimé être plus intelligent pour ressentir ce frisson qui semble vous parcourir quand le noir devient lumière. LOL comme disent les jeunes!

  • Génial!!! J’adore les œuvres de Soulages, découvertes au Musée Fabre de Montpellier qui en compte quelques unes… L’outrenoir est si profond…
    Tu me donnes très envie d’aller à Rodez en tout cas! Merci pour ce bel article 🙂

  • Je n’aime pas vraiment ce type d’art je m’explique et j’espère aurais le respect face à mon commentaire contrairement à ce que je peux lire au-dessus sur certain commentaire. Je vais argumenter pour cela avec professionnalisme. Pour moi l’art devrait relever d’une âme plus parnassienne: Théorie de l’art pour l’art, le soucis du travail, et la volonté de présenter quelque chose d’objectif afin de pouvoir noter une oeuvre d’art oeuvre d’art. Je suis restauratrice de tableaux, je suis d’accord que je ne peux traiter une oeuvre en connaissance de sa valeur puisque je pourrais selon la déontologie du métier travailler moins bien sur une croûte que sur une oeuvre de valeur. Néanmoins mon métier m’a apporté le sens de l’art et surtout une claire vision de la chose. Savez-vous que les oeuvres de Soulage sont des oeuvres qui se conservent vraiment très mal? Le peintre n’a pas du tout respecté la connaissance technique de la matière. Je crois, comme beaucoup de chose de notre actualité l’art est malade et subit les mêmes problèmes que ceux de notre société. On est avant tout dans le travail rapide, vite fait, produire plus pour vendre plus… Consommation…

    La peinture à huile existe depuis le 15ème siècle (frères Van Eyck). Sa recette a été mise au point pour s’adapter à un travail en finesse, par transparence pour réussir à représenter fidèlement la lumière mettant en valeur les objets et les personnages animant les tableaux. La peinture est donc alors travaillée essentiellement en glacis (Fine proportion de pigments dans un médium, un mélange d’huile et d’Essence de Térébenthine.). Chaque couche est posée de manière fine et en attendant que la précédente siccative. En effet, tout artiste (un titre que l’on donnait sur concours et après une véritable et dure formation en atelier) de l’époque connaissait son métier et était de très bon chimiste. On savait que l’huile ne séchait pas mais durcissait (réticulait est le terme exacte en science). Ce phénomène se produit au contact de l’oxygène. Si la couche de peinture à Huile est posée en masse comme le fait Soulage, en-dessous la matière ne s’oxyde jamais, et durcit avec difficulté. Des crevasses apparaissent, et c’est la chute de la peinture… Ce peintre est pour moi un bon buisnessman qui a su séduire par les mots. On l’a vendu pour sa démarche artistique mais pas pour sa qualité et sa technique irréprochable… Et tout le monde ceux ne connaissant pas le milieu n’a vu que du feu… (on le lit malheureusement sur l’article la personne disant qu’elle n’y connait rien… Il faut par véritable amour de l’art, s’intéresser un minimum pour reconnaître un talent le vrai et surtout la qualité. Je parais peut-être directe mais je défends l’art, le beau et j’avoue je me sens dans mon rôle d’ouvrir les yeux, comme mes maîtres m’ont ouvert les miens en m’apprenant le métier de restauratrice.

  • […] Un peintre au talent exceptionnel et un lieu qui ne laisse pas indifférent, il n'en fallait pas plus pour faire du Musée Soulages à Rodez un grand musée…  […]

  • […] Un peintre au talent exceptionnel et un lieu qui ne laisse pas indifférent, il n'en fallait pas plus pour faire du Musée Soulages à Rodez un grand musée…  […]

  • […] musée Soulages à Rodez n’abrite pas uniquement les œuvres de Pierre Soulages, mais également un […]

  • […] connu pour son abbatiale dont les vitraux ont été réalisés par Pierre Soulages. Après le musée Soulages, je vous emmène découvrir l’abbatiale Sainte-Foy de […]

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