Circuit Oman (2/5)
Magnifique rencontre
Arrivée dans un petit village à mi-chemin entre Muscat et Sur pour le déjeuner. Nous garons la voiture sur un parking. Affamés, nous cherchons un petit restaurant. La ville semblait déserte ce jour là, mais quelques âmes vivantes devant une devanture nous indiquèrent le chemin. Mon compagnon sort de la voiture pour aller se renseigner. C’est à ce moment là que je vois une dizaine d’enfants se rapprocher de la voiture pour me regarder… moi… « la blanche ». Ils sont hésitants, méfiants, attirés et amusés. J’esquisse un sourire mais ne suis pas rassurée car ils entourent la voiture. Heureusement mon compagnon revient m’indiquer que nous allons pouvoir déjeuner. Un membre du personnel lui a même indiqué que je n’avais pas besoin de voile. Nous sortons de la voiture et franchissons la porte d’un petit boui-boui. A l’intérieur, que des hommes vêtus de blanc, et nous. En tant que femme blanche non voilée je suis l’attraction principale. Le seul sentiment que je ressens est l’intimidation des gens qui m’entourent. Ils me regardent discrètement du coin de l’œil, avant de tourner la tête dès que je m’en aperçois. Nous commandons un plat traditionnel à base de poulet. Tous les gens mangent avec leur doigts, mais le serveur, attentionné, nous apporte des couverts. C’est alors que mon compagnon m’indique que le gentil membre du personnel qui l’a renseigné (et qui parle anglais) s’approche de nous. Il s’avère que cette personne n’est en fait qu’un client. Il nous informe qu’il vient de régler notre repas. – Stupeur – Nous le remercions ne voulant pas le blesser en refusant (nous avons vite compris après avoir tenté). Nous sommes tout de même très gênés. Il s’en va en nous souhaitant un bon séjour à Oman. Je suis estomaquée… Quelle gentillesse surtout venant d’une personne qui vit probablement avec presque rien. A la fin du déjeuner nous sortons du restaurant et notre hôte se trouve devant en train de discuter avec des amis. Nous le remercions encore une fois. Il est très gêné et préfère changer de sujet. Il nous indique le chemin du retour pour atteindre l’autoroute qui nous mènera dans le sud. Après quelques instants il se propose de nous accompagner à la station service qui sert de point d’intersection avec l’autoroute. Nous acceptons et montons dans notre voiture pour le suivre. Une fois à la station service nous achetons des bouteilles d’eau et des biscuits. Nous en prenons pour lui mais il les refusa poliment. Nous ne savons pas comment le remercier de sa gentillesse. En fait, il n’attend rien en retour. Enfin si… passez du temps avec nous pour nous faire découvrir ce pays qu’il aime tant. Il nous conseille alors de faire une halte sur la route qui nous mène dans le sud pour découvrir un endroit inconnu des touristes (en même temps il y a très peu de touristes dans le coin). Ses explications sont claires, mais ne connaissant pas les lieux nous peinons à les comprendre. C’est alors que, devinant son attente, je lui propose de nous accompagner. Son visage s’éclaire et il accepte, à demi-mots, toujours gêné. Nous remontons dans la voiture pour le suivre. A la sortie d’autoroute nous sommes tout de même rattrapés par la méfiance occidentale peu habituée à autant de gentillesse et d’attention gratuite. Mais nous faisons confiance à cet inconnu. Nous roulons quelques kilomètres sur une route déserte et, après avoir tourné sur une route non bétonnée, nous arrivons sur un parking rempli de voitures et de chèvres sauvages. De nombreux indiens se trouvent sur les lieux, ainsi que quelques « blancs ». Au milieu d’un environnement désertique c’est un petit coin de paradis qui s’offre à nous. De l’herbe, des gens qui pique-niquent, et un trou. Béant. En nous penchant nous découvrons une piscine naturelle prise d’assaut par les enfants. La scène est surréaliste et notre « guide » fier de notre ébahissement ! C’est à ce moment là qu’il se livre un peu à nous et nous explique qu’il va bientôt commencer son nouveau travail: cuisinier dans un hôtel de luxe de Muscat. Il nous confie également son passé. Nous apprenons que grâce au Sultan, sa région s’est considérablement développée. Il y a encore quelques années il fallait deux jours à dos d’âne pour rejoindre Muscat à son village. Aujourd’hui les habitants ont des autoroutes et des voitures. Nous passons ces quelques heures formidables en sa compagnie, avant de le quitter pour continuer notre route. Cette rencontre reste gravée dans ma mémoire. Un grand merci à Hassan, notre « guide » spontané, qui m’a marqué par sa gentillesse.Crédit photos: I love travelling. Ne pas utiliser sans autorisation.
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