19/03/2014

J’ai cru avoir été enlevée au Nigeria

J’ai cru avoir été enlevée au Nigeria

Lagos, Nigeria. Voyage professionnel. 2009.

Malgré le report de notre vol au lendemain matin, nous sommes transférées, avec une collègue, vers un hôtel proche de l’aéroport en fin de journée. Afin de rejoindre l’aéroport depuis Victoria Island (le centre économique de Lagos) il n’y a qu’une seule route principale que notre chauffeur doit emprunter. Le transport a été arrangé par la société qui nous emploie, et à côté du chauffeur se trouve un garde armé d’une mitraillette. Ma collègue connait la route pour avoir déjà fait ce trajet 3 fois. Pour moi c’est une première. Le trafic se densifie et nous commençons à être pris dans les bouchons. L’attente. Pas de souci, vu que nous ne partons pas le soir même nous ne sommes pas pressées. On avance doucement.

D’un coup notre chauffeur bifurque sur la droite et prend une route complètement cabossée, pleine de boue, sombre. Un vrai coupe-gorge. Alors que nous étions en train de discuter gaiement, je vois le visage de ma collègue devenir livide, son corps se redresser et ses yeux à l’affut d’une échappatoire. En moins d’une seconde je comprends qu’elle vient de réaliser que l’on s’est fait enlever. Analyse rapide de la situation : nous sommes dans une ruelle peu engageante, nos portes sont verrouillées et le garde armé a sa mitraillette droite sur lui mais légèrement inclinée vers l’arrière (et donc malheureusement vers moi).

Croyez-moi le temps s’arrête et je pense que ce fut les 15 secondes les plus longues de ma vie. Garder son sang-froid. Ne pas penser aux histoires sordides entendues la veille de la part de certains expatriés. Ne pas penser aux enlèvements d’étrangers contre rançon (et si on ne payait pas pour nous libérer ?!!). Et pourtant cela pourrait y ressembler. Nos deux comparses ne rigolent pas du tout et sont très sérieux. Aucun mot échangé. Ma collègue me dit que la route n’est pas la bonne et que ce n’est pas normal. J’avais malheureusement compris. Elle entame donc une discussion avec le chauffeur avec des pincettes, en lui demandant la raison du changement de route.

En voyant nos mines déconfites il a rigolé et nous a indiqué que l’on ne craignait rien et que ce n’était qu’un raccourci. Puis il a continué sa route tranquillement et nous nous sommes retrouvés dans un quartier chic avec de très belles maisons. Il en a profité pour nous faire une visite guidée et c’était très joli (peut être aussi que lorsque l’on vient d’imaginer le pire, la vie est rose après cela). Merci chauffeur, mais s’il-te-plait la prochaine fois prévient nous, ou ne change pas de route tout court ! A la vue de l’hôtel ce fut un vrai soulagement, et nous avons même pris une photo avec eux !

  15-03-2014 05-11-05

Crédit photos: I love travelling. Ne pas utiliser sans autorisation.

   

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Commentaires

8 commentaires

  • Oh punaise ! Quelle angoisse ! Heureusement tout finit bien , j’imagine que tout paraît rose après une telle frayeur ! 🙂 Bonne soirée bises

  • Oh wahou, le flippe !!! Le chauffeur a dû bien rire en comprenant votre inquiétude… et vous, vous avez dû bien être soulagées en comprenant qu’il s’agissait d’un malheureux quiproquo ! Tout est bien qui finit bien 😉

  • Heureusement que le titre de l’article était explicite car j’étais en train d’y croire moi. Ouf.

  • J’adore… C’est le type d’anecdotes qu’on n’oublie pas et qui fait bien rire après coup!

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